2 Comments

  1. qrieux1234
    11 juin 2011 @ 21 h 42 min

    ouais c’est sûr que c’est pas du françois d’aujourd’hui mec…

    franchement il n’y a que la morale que j’ai a peu près comprise… c’est du machiavel pour le bon peuple…
    ou du confucius à petite dose…

    Enfin bref pour résumer :
    – il vaut mieux être du côté des vainqueurs

  2. Eoredd
    11 juin 2011 @ 22 h 04 min

    Cette fable ne concerne pas Mahomet, qui est nommé au passage, sans plus. Le marchand grec a un protecteur en la personne du Pacha, il trouve moins cher d’en avoir trois moins gourmands qu’un seul, et le Pacha lui donne une leçon de bonne gestion. Il fallait payer, en Orient, de gros pourboires pour avoir la protection des fonctionnaires: c’est le système du bakchich, auquel des membres de la famille de Mme de la Sablière (pour qui le fabuliste écrit), commerçants à Constantinople, devaient se soumettre. Dans mon édition des Fables, on signale que dans la France de Louis XIV, il était aussi très nécessaire d’avoir des protecteurs, autant qu’en Orient. Enfin, les quatre derniers vers de la moralité dégagent une signification de politique internationale et non de commerce. Nous sommes très loin de Mahomet. « Les prévenant, les chargeant d’un message / Pour Mahomet, droit en son paradis »: on conseille au Pacha de devancer (prévenir) la traîtrise du Grec en faisant assassiner les trois Turcs (les expédier au paradis de Mahomet) qui veulent le remplacer et l’assassiner lui-même (« quelque poison l’envoira protéger / Les trafiquants qui sont en l’autre monde. ») Le Pacha, au lieu de céder à l’affolement et à la violence, agit en sage et va persuader le marchand grec au moyen d’une fable qu’il lui raconte. Vous voyez donc que ce poème n’a aucun rapport avec Mahomet, il concerne l’art de persuader par des apologues, plus efficaces que le meurtre. En fin de compte, le Pacha, tout mafieux qu’il soit, a le beau rôle. La Turquie est à la mode à cette époque, les relations avec le Roi de France sont au mieux (car Louis XIV a besoin des Ottomans pour nuire à ses ennemis autrichiens) et de nombreux voyageurs et commerçants écrivent des récits et des descriptions de ce pays (Tavernier, par exemple, et Chardin à la fin du siècle). Rien d’anti-musulman, au contraire.