Est-ce que votre liberté de choisir est importante pour vous?
Question by Hélène: Est-ce que votre liberté de choisir est importante pour vous?
La cigarette étant interdite presque partout maintenant je deviens inquiète lorsque je pense à la variété de secteurs de notre vie où on pourrait tenir le raisonnement de l’État qui dit devoir assumer le coût des soins qui découlent de l’usage du tabac (à travers l’assurance maladie), il se considère en droit d’avoir des exigences sur l’usage de ce produit nocif. Avec des arguments semblables et tout aussi pertinents. Imaginons un peu ce qui nous attendrait si…
on appliquait les mêmes principes à la consommation d’alcool qui, comme chacun sait, est à l’origine de nombreux problèmes de santé, de la majorité des accidents de la route, d’une panoplie de problèmes sociaux et conjugaux. Les coûts de tous ces problèmes sont aussi élevés que ceux du tabac.
Pourquoi ne pas interdire complètement la consommation d’alcool dans les endroits publics, de même que la vente et la publicité? Après tout, c’est à peu près ce qu’on faisait à l’époque de la prohibition et ce n’est pas si loin de ce qu’on fait déjà.
Et pourquoi pas interdire complètement les relations sexuelles? À l’époque du SIDA, nous savons tous qu’il s’agit d’une forme de plaisir dangereux, même dans l’intimité! Et le traitement est vraiment très coûteux. L’insémination artificielle est tellement plus hygiénique et plus facile à contrôler.
Mais il y a aussi l’alimentation dont les effets sur la santé et les frais médicaux sont bien connus. On ne peut aller jusqu’à interdire de manger, mais pourquoi ne pas interdire complètement les aliments qui contiennent du gras, du sucre, du sel, ou du cholestérol et le « fast food » tandis qu’on y est. On pourrait s’inspirer des religions qui ont des exigences à cet égard depuis des siècles.
Et il ne faut pas oublier le stress, cause majeure de maladies cardiaques. Il faut l’interdire! On ne peut, bien sûr, empêcher un certain stress dans l’intimité lorsque les relations familiales sont difficiles, mais on pourrait au moins l’interdire au travail. Il suffirait de forcer toutes les entreprises à prévenir tout stress chez leurs employés. Pour s’assurer de l’efficacité de cette exigence, on pourrait forcer les employeurs à assumer les coûts de tout traitement nécessaire lorsque la prévention se serait avérée inefficace. Évidemment, il serait difficile d’imposer cette norme aux travailleurs autonomes, mais ou pourrait les considérer comme une exception. Après tout, on le fait bien en décidant qu’il est toujours permis de fumer dans les bars, les casinos et les prisons! (Humm… Pourquoi donc?)
Au bout du compte, avec toutes ces mesures, nous pourrions peut-être tous mourir en santé, sans avoir eu besoin de nous faire soigner.
Et combien de décisions difficiles chacun de nous aurait évité. Quel soulagement et quelle détente! Nous saurions d’emblée ce qu’il faut faire pour demeurer en santé et nous n’aurions même pas le choix de nous y conformer.
Cette extrapolation peut vous sembler excessive. C’est de la pure fiction! Pourtant, à bien y penser, nous n’en sommes pas si loin. Même ceux d’entre vous qui ne vivez pas en Amérique du Nord, ne vous croyez pas à l’abri de cette attitude des pouvoirs publics.
Pourquoi on nous vole notre liberté? C’est, bien sûr, parce qu’on estime que nous l’exerçons mal. On considère que nos critères de choix ne sont pas les bons: il devient alors nécessaire de choisir à notre place ce qui est vraiment bon pour nous.
Le problème, c’est qu’avec la liberté viennent les conséquences qui découlent nécessairement des décisions (bonnes ou mauvaises) que nous prenons. Certaines de ces conséquences sont prévues et recherchées, comme la « détente » que procure une cigarette dans une situation tendue. D’autres sont imprévues, accidentelles ou non souhaitées, comme la dépendance envers le tabac ou la maladie qui peut découler de son usage régulier sur une période prolongée.
Que les conséquences soient voulues ou non, prévues ou non, elles font partie des choix que nous faisons. Chacun de nos choix est porteur de ses conséquences, même si nous choisissons toujours avec une connaissance imparfaite du présent et de l’avenir.
Le fait d’assumer nous-mêmes les conséquences de nos décisions et de nos actes est essentiel pour donner un sens à notre vie. Quels que soient les objectifs, les idéaux ou les besoins qui guident nos efforts, ils n’auraient aucun sens sans un lien direct entre nos actes et leurs conséquences, ainsi qu’entre nos choix réels et nos actions. La poursuite de tout objectif exige qu’on dispose d’un pouvoir au moins partiel de déterminer notre avenir; sans ce pouvoir, il devient absurde de choisir un objectif.
Lorsque quelqu’un d’autre (gouvernement, conjoint, ami, etc.) choisit d’assumer à notre place un certain nombre de conséquences de nos actes, il affaiblit d’autant notre capacité réelle de vivre pleinement. En nous privant de notre influence sur les résultats réels de nos choix, il nous retire notre capacité de rechercher efficacement notre bonheur. Il devient alors presque normal qu’il assume également notre liberté de choisir nos actes.
Nous ne sommes plus compétents pour diriger notre vie et même pour choisir le sens que nous voulons lui donner.
La liberté n’est pas une sinécure: elle fait partie des quatre défis fondamentaux que nous présente notre existence d’humains.
Mais nous en priver est une atteinte directe à notre intégrité. Lorsqu’on nous offre de nous soulager des conséquences de nos choix erronés, il est important de ne pas oublier que nous serons également privés du bénéfice qui découlerait de nos choix judicieux.
Je ne souhaite à aucun être humain de vivre dans un univers où les résultats qu’il obtient ne dépendent aucunement de ses actes. Je n’ai que faire d’un univers où je n’ai pas la possibilité de faire des erreurs ou de faire des choix différents de ceux de mes voisins. Je revendique mon droit de faire mes erreurs et d’en avoir toutes les conséquences.
C’est par là que j’obtiens ma capacité de réussir ma vie et de choisir dans quels termes je veux lui donner un sens et l’évaluer.
Non merci, je ne veux pas être protégé des conséquences de mes actes et de mes choix. J’aime autant une prison de brique avec des barreaux en métal! Au moins on pourra y fumer sans que ce soit illégal…
Excusez la longueur, ce n’est pas dans mes habitudes mais c’était important pour moi!
Ce texte viens d’un psychologue humaniste. Vous le trouverez sur le site qui suit: www.redpsy.com
Best answer:
Answer by mani moore
Interdiction de la consommation d’alcool, très bonne idée!!
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agathe_zepower
4 juillet 2011 @ 11 h 38 min
Je suis née dans un pays qui avait un dictateur, j’en ai subi les conséquences, je sais trop ce qui arriverait si on interdisait tout . Si cela arrive je changerais de nouveau de pays et te laisserait en profiter pleinement.
philipotte
4 juillet 2011 @ 12 h 33 min
Bonne question , mais les informations supplémentaires : pppffffhhhh !
Tu peux t’intoxiquer chez toi autant que tu veux, ça ne te suffit pas ?
HF
4 juillet 2011 @ 13 h 32 min
Entièrement d’accord avec toi !!
mino22
4 juillet 2011 @ 14 h 22 min
oh la la il ne faut pas tomber dans la parano ! !
la liberté de chacun s’arrête toujours où commence celle de l’autre………….alors interdire pour protéger c’est peut être remettre en cause une totale liberté mais aussi forcer à assumer
faudrait-il laisser les accidentés de la route sans soin sous prétexte qu’ils sont sous l’emprise de l’alcool, ne plus soigner les cancéreux qui ont eu un comportement à risque ?
avec de tels raisonnements on court direct vers la folie et une société qui n’aurait pas de nom……….
monicklhay94
4 juillet 2011 @ 14 h 45 min
Je suis fumeuse mais je trouve que l’interdiction de fumer dans les lieux publics est légitime et je la respecterai sans ressentir une quelconque « atteinte à ma précieuse liberté » !!
Ce n’est pas de la liberté que d’exposer les autres à un danger, c’est un manque de responsabilisation !!
Pour les conducteurs en état d’ébriété c’est exactement la même chose !! la censure doit être sévère !!
philfrom77
4 juillet 2011 @ 14 h 46 min
REMARQUABLE PLAIDOYER
Je préfère vivre un jour comme un lion, que cent ans comme un mouton….
beguon_vert
4 juillet 2011 @ 15 h 04 min
Il est il interdit d’interdire ,refaire Mai 68.Non merci.
Jano Boulbi
4 juillet 2011 @ 15 h 10 min
Tu as raison . Mais ce qui est pire , c’est qu’ils veulent nous faire vivre jusqu’à 120ans sans être malade. Sauf , que sans retraite , cela m’étonnerai qu’un sdf vive jusqu’à 120 ans .
Cherchez l’erreur . De toute manière , ils ont été élus , alors les vrais responsables ce sont les électeurs qui ont votes pour eux .
ada
4 juillet 2011 @ 15 h 30 min
C’est vrai qu’on interdit de plus en plus de choses, qu’on doit prevenir de l’effet nocif de plus en plus de choses etc… c’est tout simplement parce que les gens sont des assistés et que si on ne prévient pas y’aura des petits malins pour venir coller des procès en disant qu’on ne les avaient pas prévénu !
Je ne vois pas le problème pour la cigarette. Les fumeurs sont toujours libres de se détruire, mais ils n’imposent plus ça aux gens comme moi, non fumeurs.
Simplement maintenant, il leur faut davantage de volonté de se détruire pour continuer a fumer, étant donné l’interdiction de fumer dans pas mal d’endroits et surtout le prix des paquets de cigarettes. Mais ça ne peut faire de mal a personne (ni a la personne elle meme, ni a ses finances, ni a son entourage) d’arreter de fumer.
Pour l’alcool, ça ne me generait pas non plus que l’on limite davantage. Si on pouvait eviter tout ces jeunes bourrés qui se tuent et tuent d’autres personnes en voiture, si on pouvait eviter ses maris qui battent leur femmes sous l’effet de l’alcool, etc… serait ce vraiment un mal ?
Si on n’interdit pas, il faut alors au moins chercher a responsabiliser les gens. Mais les gens sont tellement betes… je doute qu’on y arrive avec certains. Ils ne pensent qu’a eux, peu importe les conséquences de leur « choix » (je dirai plutot de leur faiblesse, car je ne pense quand meme pas qu’ils soient assez betes pour vouloir se rendre dependants de la clope ou alcooliques) sur les autres.
Personnellement ces interdictions n’affectent pas ma liberté de choix. Jamais je ne ferais le choix de me rendre dépendante de qqch, de gaspiller mon fric et de gener mon entourage pour ça.
nou_pagadi
4 juillet 2011 @ 16 h 26 min
T’as entièrement raison. Sauf que … ce n’est pas une fiction ta description. On y va en pleine allure. Vous n’êtes pas capables de penser et d’agir, on fait à votre place.
Mais t’as parlé que d’interdiction de consommation. La liberté d’expression connait les mêmes restrictions et les interdits.
Avec toutes les lois votées (contre l’homophobie, outrage à l’agent etc.) il faut tourner la langue deux fois dans la bouche avant de s’exprimer. Tout le monde dans n’importe quel mot peut voir des attaques et t’attaquer en justice. Les exemples sont nombreux. Un étudiant et un SDF qui vont en prison pour avoir traiter Sarkozy de fils de p…, un autre jeune homme (ça c’est mon préféré) qui a écopé un mois ferme pour outrage à l’agent. Il les avait hélé « Hé, les sarkozys »…
La loi de l’homophobie est du même niveau. Et si ces lois étaient votées il y a cent ans, aujourd’hui on aurait pas eu des films comme « le père noël est une ordure » (et oui, il crie « sale pédale »), Brassens (à propos des flics « moi j’bichais car je les adore sous la forme de macabé ») Renaud (la France est un pays de flics, à tous les coins d’rues y en a cent, pour faire régner l’ordre public, ils assassinent impunément).
Même si toutes ces lois ont le but de calmer certaines têtes chaudes, elles sont liberticides. Les caméras dans tous les coins de rue relèvent du même phénomène. Le malheur est que une bonne parties des gens préfèrent sacrifier leur liberté à la sécurité (je n’ai rien à cacher, – disent-ils.) On n’a plus le droit de penser autrement, d’agir autrement, de parler autrement. On est obligé d’être des gens normaux, comme tout le monde, pas d’erreur, sinon c’est la sanction. Tolérance zéro, comme dirait quelqu’un. Et le seul suspens, qui nous auront bientôt c’est : est-ce que nos enfants vont vivre dans « le meilleur des mondes » ou dans le « 1984 »!